Anna Dlugosz – Exil(s) & S. Toorop – Ici l’exil

“L’être se trouve propulsé brutalement d’un milieu d’origine, protecteur, bienfaisant, vers un espace hostile. L’exil vient rompre cette relation d’identité de l’individu avec son milieu : fracture, déracinement, souffrance ; dépouillé de son étoffe sociale et familiale, l’individu affronte soudain une solitude enfouie.”

“Le moi est projeté dans une sorte d’apesanteur où il flotte sans points de repère. L’exil est avant tout une expérience de la perte, de la disparition, de l’absence. Le monde de couleurs, de sons et de parfums dans lequel on évoluait, soudain se dérobe. Tout ce qui portait le moi se retire et l’isole dans la solitude. Le moi se reconnaît alors, lui-même, pour la première fois, réduit à lui-même. L’exil déracine le moi, dans le sens où il l’arrache à la terre à laquelle il tient de toutes ses fibres biologiques. Il ne pourra plus pousser de racines dans d’autres terroirs. ”
 
“Ses racines resteront à nu, exposées dans le vide et, d’une certaine façon elles n’auront plus que le ciel où pousser désormais, ce vide où elles vont s’étendre en cherchant à retoucher terre. L’exil sera donc comme un déchirement, un coup porté à la consistance de la pâte.  L’Exilé deviendra l’arbre déraciné dont on fabriquera la pirogue. Arrivé sur un nouveau terreau il subira une sorte de clonage, il deviendra un être hybride, entre deux cultures, deux langues. ”
 
“L’Exil apparaît donc bien comme une expérience du hors lieu, stigmatisée par le tourment, la souffrance, comme s’il avait provoqué une destruction d’un état initial. ”
 
 
Dlugosz Anna    A la recherche d’une nouvelle appartenance spatiale et identitaire à travers l’expérience de l’exil

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